Le prénom de Marianne était, à la fin du XVIIIe siècle, très répandu dans les milieux populaires et notamment porté par les filles de la campagne qui servaient comme bonnes dans les maisons bourgeoises. L’aristocratie utilisait pour sa part les prénoms Marie-Anne, formé du nom de la Vierge et de sa mère : à l’époque, l’exemple le plus significatif était ces prénoms portés par des reines, Marie-Antoinette en France ou bien encore Anne d’Autriche.

C'est la Convention, en 1792, qui a décidé de représenter la République sous les traits d'une femme coiffée du bonnet phrygien, emblème de la Liberté. Donner à la République le prénom de Marianne pouvait donc exprimer une forme de revanche sociale, celle des servantes contre les nobles et, par extension, celle du peuple contre ceux « d’en haut ». Les révolutionnaires ont adopté cette dernière à la fois pour symboliser le changement du régime, mais aussi pour mettre en avant une nouvelle symbolique, celle de la République, figure féminine qui protège ses enfants.

Les premières représentations de Marianne sont celles de son buste dénudé où elle apparaît comme étant une combattante révolutionnaire portant le bonnet phrygien rouge. Mais le buste de Marianne avec le bonnet phrygien paraît trop révolutionnaire pour certains.

La coutume d'installer un buste de Marianne dans les mairies remonte aux premières années de la Troisième République avec comme idée de remplacer les bustes de Napoléon III…

Mais après la période révolutionnaire de 1870 et la Commune de Paris, le président de la République, Adolphe Thiers, interdit la représentation du bonnet révolutionnaire, considéré comme un « emblème séditieux ». Avec seulement sa couronne, elle permettait de conserver le symbole de la République tout en gommant l'idée de révolution.

Le buste de Marianne a été offert à la commune en 1880.

C'est pourquoi les Mariannes de cette époque, comme celles de Saint Sylvain qui date de 1880, sont coiffées d'une couronne végétale composée d'épis de blé, de feuilles de chêne ou de rameaux d'olivier, parfois surmontée d'une l'étoile, symbole du siècle des Lumières.

Le bonnet phrygien ne réapparaît progressivement qu'à partir de 1879 et, au XXème siècle, les mairies se dotent toutes d'un buste de Marianne qui porte le bonnet phrygien sans aucun autre décors : ainsi elle revient au symbole initial, celui d’une une République révolutionnaire.

Les symboles qui peuvent accompagner des Mariannes diffèrent selon les époques : il n’y a jamais eu de buste officiel de la République, chaque artiste était est libre de représenter Marianne à sa façon et chaque maire libre de choisir le modèle. Chaque Marianne ne possède donc pas la totalité des symboles ci-dessous.